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"Trop gros, mon cheval ?!"

Photo du rédacteur: Audrey MoureauxAudrey Moureaux

Dernière mise à jour : 14 févr.

« Un poney rondouillet, c’est trop mignon !

Un boulonnais avec un chignon ? C’est normal, non ?!

Un âne avec un petit bidon ? Vous en avez déjà vu un maigrichon ?! »


Les idées reçues sur l’état de santé des équidés sont souvent influencées par notre perception de la rondeur. Tandis qu’on trouve souvent charmants les chevaux et poneys un peu enrobés, voir les côtes d’un cheval est généralement mal perçu. Pourtant, si la maigreur peut nuire à la santé de l’animal, l’excès de poids peut avoir des conséquences tout aussi délétères.


La rondeur chez le cheval ou le poney est souvent perçue positivement comme signe de bonne santé et est associée au "bon vivant".
La rondeur chez le cheval ou le poney est souvent perçue positivement comme signe de bonne santé et est associée au "bon vivant".

Voyons ensemble les risques liés à l’obésité équine et les solutions à mettre en place pour gérer le poids de manière saine, sans tomber dans la privation, pouvant causer stress et frustration.


Source : Webconférence IFCE, L’obésité chez les équidés, le mal du siècle ? Par Isabelle Desjardins, spécialiste en médecine interne des équidés.


Quels sont les risques liés au surpoids ?


Le surpoids et l’obésité entraînent un dépôt excessif de graisses, non seulement sous la peau, mais aussi autour des organes internes. Ces accumulations peuvent perturber le métabolisme et provoquer plusieurs troubles :

  • Perturbations hormonales

  • État inflammatoire chronique

  • Douleurs articulaires (le surpoids crée un "stress mécanique" en augmentant la charge sur les articulations porteuses, entraînant des lésions du cartilage)


Comment identifier un cheval en surpoids ?


Visuellement : La note d’état corporel (NEC) évalue la quantité de graisse présente à différents points anatomiques du cheval :

  • Les côtes

  • L’arrière de l’épaule

  • Le garrot

  • L’encolure (« chignon »)

  • L’attache de la queue

  • La croupe

Cette note va de 0 (maigreur extrême) à 5 (obésité sévère).


Au toucher : La palpation permet de mieux évaluer l’épaisseur de la graisse sous la peau. Il faut tester :

  • L’étendue du dépôt graisseux sous la peau

  • Son épaisseur en exerçant des pressions avec la main (= réaction à la poussée de la main)

  • Sa consistance, en effectuant un mouvement circulaire à l’endroit où le dépôt est le plus épais (mobilité du dépôt sous la peau).


Quelles sont les prédispositions au surpoids ?


Plusieurs facteurs peuvent favoriser la prise de poids chez les chevaux :

  • La race : Un pur-sang vs un shetland vs un boulonnais ; selon sa race, le cheval/poney aura une tendance plus ou moins naturelle au surpoids.  

  • Le gène d’économie métabolique : C'est le stockage en période d'opulence alimentaire (printemps/été) pour redistribuer durant les périodes de privation (hiver).

  • L’alimentation : Au-delà de la qualité et de la quantité disponibles, le fait que le cheval soit métaboliquement conçu pour stocker au printemps/en été pour affronter les privations hivernales pose un problème car aujourd’hui, le cheval a accès en permanence à une alimentation plus riche avec une teneur en sucre plus élevée.

  • L’exercice physique : En hiver, le travail peut être restreint ou inconstant en raison des conditions météos ; la dépense énergétique est donc limitée.

  • Le vieillissement : Il engendre des modifications métaboliques en favorisant le stockage des graisses.


Quelles solutions pour limiter l’embonpoint ?


La PRIVATION n'est PAS la SOLUTION ! Car une restriction alimentaire (d’autant plus si elle est brutale) engendre un stress augmentant la production de cortisol renforçant l’inactivité des pics d’insuline ; le sucre se stocke sous la forme de graisse (= renforce donc le phénomène d’accumulation de graisse).


Le point clé ? La restriction énergétique et en hydrate de carbone et sucre.


Les SOLUTIONS :


  • Limiter l’accès à l’herbe : La grande variation de la teneur en sucre de l’herbe (selon la météo, mais aussi le moment de la journée) fait de sa consommation un facteur de risque. Le pâturage au fil est un excellent moyen de limiter son accès.


    L’herbe peut contenir des quantités variables de sucre, selon la météo et l’heure de la journée.
    L’herbe peut contenir des quantités variables de sucre, selon la météo et l’heure de la journée.

    ⚠︎ Attention à ne pas limiter l’accès en temps, car cela pourrait créer une frustration incitant le cheval à manger plus, plus vite pour compenser !


  • Utiliser un panier : À condition que le port soit non permanent, le panier peut être une solution adaptée car il limite la quantité d’herbe ingérée sans limiter son accès. Il faut toutefois être conscient qu’un temps d’adaptation est nécessaire et il faut être attentif à certains aspects (ex. avec l’herbe haute dont les brins ont tendance à se coucher ; dans ces conditions, il sera difficile pour le cheval de pouvoir brouter avec un panier).


  • Limiter les surplus d’hydrates de carbone  : Réduisez les granulés, céréales, bonbons et autres aliments riches en sucres. Une ration de fourrage de bonne qualité, répartie sur la journée, apporte les calories/minéraux/vitamines nécessaires.


    ➡︎ Rationner à 1,5 à 2 % du poids vif en foin sec (1,2 % pour une perte de poids).

    ➡︎ Pour réduire la teneur en sucre, vous pouvez tremper le foin pendant 6 à 8 heures (attention toutefois à la macération en été).


  • Utiliser des filets à foin « slow feeders » : Ces filets limitent la vitesse de consommation sans réduire l’accès au foin, ce qui peut être utile pour un cheval en surpoids. Préférez des modèles sans nœuds pour préserver les dents du cheval.


  • Favoriser l’exercice : Savez-vous que 20 minutes à allures vives (trot, galop) à raison de 3 fois par semaine, permet déjà une perte de poids ? Veillez cependant à adapter l’intensité et la fréquence en l’augmentant progressivement.


    ➡︎ Les activités ludiques comme le travail en liberté, les balades ou les sorties en troupeau contribuent aussi à augmenter l’activité physique de manière douce et adaptée.


    Le travail en liberté, les balades en main ou les sorties en troupeau contribuent à augmenter l’activité physique de manière douce et adaptée.

La perte de poids : un processus long et progressif


Il est enfin important de noter que la perte de poids, pour être durable et saine, doit être progressive : environ 0,5 à 1 % du poids corporel par semaine. Une perte trop rapide peut entraîner stress et frustration, avec tous les risques que cela comporte. Patience et constance sont les clés pour une gestion saine du poids de votre cheval.

▶︎ Curieux d'en savoir plus ? Visionnez la vidéo de l'IFCE consacrée à ce sujet !


 

 

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